Alors que les élevages industriels de porcs sont de plus en plus contestés par la population bretonne, le comité régional porcin tente de se refaire une image… avec l’aide du Conseil Régional de Bretagne.
Le « Miam tour » est une opération de communication orchestrée par le comité régional porcin, dont l’objectif est la promotion du métier d’éleveurs de porcs.
Illustrations créées et mises à disposition par Alain Goutal et Dominique Legeard (un grand merci !).
En Bretagne, il y a déjà 11 millions de porcs, plus de la moitié du cheptel porcin français, sur 7% des terres agricoles de l’hexagone. Il s’y trouve plus de 5000 exploitations porcines.
L’élevage porcin en Bretagne
Les effets délétères de cette concentration
Les alertes sur les conséquences de cette concentration sont connues ! Le miam tour est une opération qui va à contre sens de l’intérêt général : de l’urgence climatique, environnementale, et des exigences sanitaires :
- Le mode d’élevage qu’il soutient est responsable d’émissions de GES . En Bretagne, 41% des émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur agricole (19% sur le territoire français).
- Le mode d’élevage qu’il soutient est responsable de la pollution des sols et des eaux par les nitrates, donc des marées vertes et de la dégradation de la biodiversité.
- Il est responsable d’émissions d’ammoniac, avec de forts impacts sur la santé humaine.
- L’OMS a officiellement classé la viande rouge (le porc est inclus) parmi les cancérigènes probables et les viandes transformées comme la charcuterie, les nuggets et les cordons bleus parmi les cancérigènes certains. Selon l’OMS, il faut donc en limiter la consommation. Des scientifiques et des nutritionnistes aussi affirment que pour être en bonne santé, il ne faudrait pas manger trop de viande.
L’argent public
L’heure est à promouvoir un autre type d’élevage et d’autres manières de consommer la viande.
Cela serait cohérent avec les préconisations de nombreux chercheurs, dont le GIEC en ce qui concerne le climat, qui nous donne 3 ans pour changer de modèle, et l’OMS en ce qui concerne la santé humaine.
L’argent public devrait donc servir à diffuser des informations sur la santé publique, à faire de la pédagogie sur la manière de bien se nourrir, et devrait concourir à atteindre les objectifs affichés par les pouvoirs publics en matière de transition et de lutte contre le réchauffement climatique.
Or ce miam tour est soutenu par le Conseil régional de Bretagne, qui a voté en décembre 2021 une subvention de 10 000 euros !
Il soutient ainsi un modèle qui mène à la catastrophe et qui plombe par ailleurs les finances publiques :
- d’une part car la filière porcine, dépendante des crises internationales, tient à coup de subventions publiques,
- mais aussi car les collectivités engloutissent une part importante de leur budget pour gérer la dépollution des eaux ou les marées vertes.
Ce choix de la région est incompréhensible! Les deniers publics doivent servir l’intérêt général, ils doivent aider les paysans et les consommateurs à améliorer leurs pratiques, pour le bien-être de toutes et tous.
Changer de modèle agricole
Ce que nous voulons faire changer, c’est un système : celui de l’élevage industriel qui détruit les emplois paysans, maltraite les animaux, produit une alimentation boostée aux pesticides, aux antibiotiques et aux OGM. Le modèle que nous défendons est celui de l’agroécologie, de l’élevage paysan de plein air, de la production en quantité raisonnable d’aliments de bonne qualité.
Les pouvoirs publics ont la responsabilité de nous informer de façon claire et indépendante, et celui de subventionner des filières saines.
Pour aller dans ce sens, nous appelons les citoyens et citoyennes à éviter de toute urgence la fréquentation du miam tour qui soutient un système d’élevage industriel dépassé. Nous les invitons, ce samedi 18 juin, à se rendre dans les boutiques à la fermes et magasins de producteurs locaux pratiquant l’agroécologie pour s’y procurer des produits sains et goûteux à cuisiner.