Toujours plus gros : l’industrie porcine dans sa logique dévastatrice

Le cycle infernal du cochon industriel : surproduction / crise / aides publiques … et dégâts collatéraux

On pourrait écrire le scénario/cycle de la filière porcine en Bretagne ainsi :

  • 1- soutenus par des aides publiques, des élevages intensifs et hors sol se multiplient tout en baissant leurs coûts de production,
  • 2- les affaires vont bon train dans un premier temps et c’est l’occasion d’investir dans l’immobilier par exemple,
  • 3- dans un second temps, les prix du porc baissent à cause de la surproduction et entraînent la chute des élevages de taille modeste, c’est la crise et il est temps de crier à l’aide (manifs musclées devant les préfectures, blocages, vandalismes, …),
  • 4- la filière reçoit alors des aides publiques pour sortir de la crise. Débarrassé des éleveurs peu enclins à la course à l’industrialisation, c’est le moment d’aller vers des élevages plus gros et plus industriels… (retour au point 1).

ça fait en gros 40 ans que l’histoire s’écrit ainsi avec la complaisance de l’Etat.

Quand le modèle se grippe face aux crises en émergence

[texte en écriture – merci de votre patience]

En pleine crise de la filière, des projets d’élevages toujours plus gros

Un cas exemplaire de l’aveuglement de l’industrie porcine, le projet d’extension de la porcherie de
Langoat.
  • Une production de 22 500 porcs par an,
  • Les bassins versants du Guindy et du Jaudy menacés par les épandages,
  • Une émission de 38 tonnes d’ammoniac dans l’air chaque année,
  • Une augmentation des risques pathogènes, des pesticides, des antibiotiques,
  • Un bilan carbone aggravé (émission de méthane et de CO2),

et pourtant

  • Les zones humides autour de l’élevage sont déjà soumises à une forte densité de nitrates,
  • La filière porcine industrielle est régulièrement en crise de surproduction,
  • Les prélèvements d’eau massifs (78 mètres cube par jour) sont insoutenables en cas de sécheresse,
  • Les algues vertes, maintenant, c’est toute l’année,
  • La mortalité avérée et dues aux particules fines dont l’ammoniac est le principal responsable en Bretagne
Entrez dans les rouages d’une autorisation administrative pour le moins expéditive

A la suite du dépôt de demande d’extension, la préfecture des Côtes d’Armor ouvre une enquête publique en janvier 2022 et soumet le dossier à l’avis du public.

Alors que des arguments critiques sont mis en débat par l’avis de l’Autorité Environnementale, des riverains, des citoyens et des associations, le commissaire enquêteur conclue en 4 pages en rejetant l’ensemble des questions soulevées et en rendant un avis favorable sans aucune réserve.

L’avis critique de l’Autorité Environnementale

Plus détaillée, voici une des dépositions documentée et très argumentée juridiquement (nous la publions avec l’aimable autorisation de son auteur)


Pour aller plus dans le détail :