Pas de viande-usine à la cantine !

Une campagne d’actions ciblant la restauration scolaire (écoles primaires, collège, lycées)

L’ objectif de cette campagne ? Tout simplement bannir de la restauration scolaire la viande issue des élevages industriels hors sol.

Notre collectif vise la disparition des usines d’élevage, d’une part car elles sont socialement et environnementalement toxiques, et d’autre part car elles ne produisent pas l’ alimentation de qualité attendue par les consommateurs.

Cette campagne a donc en réalité 2 objectifs : à la fois contribuer à tarir les débouchés qui font prospérer ces exploitations malsaines, afin de les faire disparaître, et également promouvoir une alimentation de qualité dans les restaurants scolaires (les informations sur la provenance des denrées devront être accessibles facilement).

Les discours officiels croisent notre chemin…

Notre combat pour l’abandon des fermes-usines et la baisse de la production de viande rejoint celui pour la réduction de l’impact carbone. En effet, de nombreuses études le prouvent : un régime carné émet davantage de CO2 qu’un régime non carné.

Les nouvelles dispositions de la loi climat : chiche ?

La loi climat adoptée en avril 2021 prévoit la possibilité, pour les collectivités locales volontaires d’expérimenter un choix végétarien quotidien dans les cantines. (article 59). Et les députés ont majoritairement voté un amendement demandant à l’État d’être exemplaire, avec dès 2023 une offre végétarienne quotidienne dans ses administrations, les établissements publics et les entreprises publiques [1].

L’idée n’est pas de supprimer la consommation de viande, mais de la diminuer. Plutôt que d’engager des dépenses pour des quantités de viande excessives, le budget de la restauration scolaire pourra alors privilégier la qualité, et permettre de payer les paysans de la filière plein-air un juste prix.

Les clignotants sont au vert : évaluation positive de « l’expérimentation égalim »

  • L’expérimentation Égalim imposant un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires a débuté le 1er novembre 2019 et a fait l’objet d’une évaluation. Cette évaluation démontre qu’une telle option est possible et n’entraîne pas plus de gaspillage, pas de coûts supplémentaires particuliers, et surtout que les menus végétariens n’amoindrissent pas la qualité (…) des repas de nos enfants [2], s’est félicitée la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.

L’objet de l’option végétarienne est d’introduire moins de viande dans les menus, mais de la meilleure viande, car seul l’élevage extensif capte du carbone. Or, la viande des cantines provient à plus de 50 % de l’élevage intensif importé [2], a rappelé la députée LReM Sandrine Le Feur (Finistère), auteure de l’un des amendements pérennisant l’expérimentation.

La Convention citoyenne pour le climat, qui porte des attentes sociétales dont il est urgent de tenir compte, va dans ce sens et propose l‘option végétarienne quotidienne dans la restauration collective publique dès 2022.

La nécessité de la baisse de la consommation de viande apparaît également dans trois des quatre scénarios pour la neutralité carbone en 2050 dévoilés ce 30 novembre 2021 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Sources :

[1] Loi climat : Les députés valident les menus végétariens à la cantine (lafranceagricole.fr)

[2] Vers un menu végétarien quotidien dans les cantines publiques (actu-environnement.com)

A qui nous adresserons-nous ?
Aux collectivités territoriales compétentes, c’est à dire les communes pour les écoles primaires, les départements pour les collèges, la Région pour les lycées, ainsi qu’aux professionnels et professionnelles responsables de la restauration et aux gestionnaires .
Des questionnaires leurs seront envoyés, portant sur leurs pratiques en cours et sur leurs engagements suite aux nouvelles dispositions de la loi climat et aux attentes sociétales. Nous publierons les réponses et absences de réponses.

Les parents d’élèves seront invités à s’associer à notre démarche et à la soutenir.

10 juin 2021 : première étape de la campagne

Le 10 juin 2021, avec la Confédération paysanne et Actionaid du pays de Vannes, nous avons organisé à Langonnet un débat auquel nous avons convié les candidats aux élections régionales. Ont participé à ce débat Gaël Briand (liste Bretagne d’avenir menée par Claire Desmarre-Poirrier), Marie Madeleine Doré-Lucas (liste Bretagne Insoumise), Benjamin Flohic, (liste Bretagne Ma vie menée par Daniel Cueff), et Michaël Quernez (liste La Bretagne avec Loïg).

Nous les avons interrogés sur la manière dont ils comptent impulser la transition agro-écologique et sur leur position à propos des fermes-usines. Nous leur avons demandé s’ils s’engageaient à bannir la viande issue de fermes-usines de la restauration des lycées. Tous s’y sont engagés, voyez par vous-même dans la courte vidéo ci dessous.

Deuxième étape :

C’étaient des promesses de candidat.es…. Mais parmi ces quatre, trois candidats ont été élus, et siègent à présent au Conseil régional. Nous comptons bien entendu leur rappeler leur engagement et les rencontrer très prochainement pour connaître la manière dont ils font avancer le sujet au sein d’une majorité qui a choisi de faire de la commande publique un levier de transition énergétique et écologique (Une politique d’achat tournée vers l’économie · Région Bretagne ), en dirigeant notamment son action vers les lycées publics bretons (Accompagner la mutation des filières de l’alimentation · Région Bretagne )

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Bien entendu, nous allons continuer à rendre compte de leurs déclarations et prises de position..

Et aussi

Parallèlement, nous allons solliciter les conseils départementaux, et les communes.

Pour déployer cette campagne, nous comptons solliciter aussi bien les citoyens sympathisants de Bretagne contre les fermes-usines, que les jeunes de la marche pour le climat, ou les parents d’élèves,… Il s’agira de multiplier les interpellations des élus et des responsables de la restauration sur tout le territoire breton.